Michelin présente sa dernière version de la technologie self seal, à savoir le pneu qui se répare tout seul. Cette bonne idée – qui n’est pourtant pas totalement nouvelle dans l’industrie du pneumatique – sera probablement disponible dans les 2 années à venir.
La technologie Self Seal
On connaissait déjà le pneu sans air (Michelin, Bridgestone), le pneu à roulage plat (runflat), le pneu qui se régénère tout seul (Evergrip, Michelin). Il s’agit maintenant d’un pneu qui ne crève pas, ou plutôt qui ne nécessite pas d’intervention humaine pour se réparer car il est “auto-obturant”.
Le principe ? Une pellicule autocollante présente sur les parois intérieures du pneu qui vient littéralement boucher l’orifice provoqué par une pointe, empêchant ainsi l’air de se libérer et de provoquer une dépression du pneumatique. En somme, il s’agit pratiquement d’une bombe anti-crevaison qui agit dès qu’un corps étranger perfore la bande de roulement, assurant ainsi la stabilité de la pression optimale du pneu.
Un air de déjà vu
Même si cette technologie paraît révolutionnaire, cette approche a déjà été testée par d’autres manufacturiers – avec plus ou moins de réussite – sur des profils qui sont déjà commercialisés.
Kléber – Protectis
Goodyear – Duraseal
Continental – Contiseal
Ce qu’on peut en dire
Dans le principe, un pneu qui ne crève pas est une idée lumineuse pour tout automobiliste ayant déjà fait l’expérience d’un changement de roue qui survient toujours au mauvais moment (puisqu’il n’y a jamais de bon moment pour ça). Cependant, cette innovation n’est pas si salvatrice que ça pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, le risque de crevaison sur les routes européennes survient tous les 75 000km (en comparaison aux routes d’Asie / tous les 3000km). Ensuite, il faut rappeler que la perforation de la bande de roulement n’est pas la cause la plus répandue de la crevaison : en effet, l’usure, les éraflures et les chocs sur les flancs causent bien plus de dégâts aux pneus, et représentent la majorité des cas de détérioration. Or dans ces cas, le dispositif d’obturation ne fonctionne pas.
Enfin, on peut émettre quelques réserves quant au surplus de poids induit par un tel système, à la résistance au roulement qui en découle et donc à une consommation de carburant en hausse.
Nous devrions voir circuler ces pneus de type self seal dans les 2 ans, nous ne manquerons pas de vous évoquer leurs performances.
A lire aussi : Le pneu sans air / Le pneu qui se gonfle tout seul
Bonus
Le pneu qui ne craint ni les herses ni les chausse-trappes fera probablement des heureux dans le monde du go-fast …
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